Immersion dans chez les moines bouddhistes à Koyasan

A la découverte du Japon authentique et sacré

Bienvenue à Koyasan pour une expérience hors du temps, une parenthèse sur un autre monde à la découverte du Japon traditionnel et sacré.

Sacré Koyasan 

Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, Koyasan est l'un des sites les plus sacrés du bouddhisme japonais. C'est ici, en 826, que le moine Kukai, aussi connu sous le nom de Kobo Daishi fonda la secte Shingon, centre spirituel de l'école Bouddhiste.

Situé dans la région montagneuse de la péninsule de Kii dans la préfecture de Wakayama, Koyasan abrite un ensemble de 117 temples. Parmi eux, le célèbre temple Okuno-i qui constitue une étape majeure pour les pélerins au cours ou à la fin de leur voyage. De plus, le site abrite le mausolée de leur protecteur, Kobo Daishi, qui y repose en état de méditation éternelle depuis plus de 1200 ans.

Comment se rendre à Koyasan en train?

Même s'il est possible de suivre le pèlerinage et grimper le mont Koya à pied, la solution la plus accessible sera le train, depuis Osaka.

  • Partez à la recherche de la Nankai Koya Line dans la grande aérogare d'Osaka (~20min de marche à partir de Namba station).

  • J'ai pour ma part déposé ma valise dans une consigne en ne gardant que l'essentiel durant les 24 prochaines heures. Je vous conseille de noter le lieu où vous déposez votre valise, étant donné l'immensité de la gare et la présence d'un grand nombre de consignes dispersées dans la gare (en enregistrant par exemple votre position sur Google Map!)

  • Je vous conseille ensuite d'acheter au guichet de la Nankai Koya Line (uniquement disponible là !) le pass Koyasan World Heritage constitué de plusieurs billets de train et bus pour tout votre séjour aller retour depuis Osaka. Tout le détail est accessible via les informations fournies par Nankai Line. Depuis mon départ il semblerait qu'une version digitale du billet existe à présent, accessible depuis le site web Nankai.

  • L'agent de station a également eu la gentillesse de bien tout développer en anglais avant mon périple.

  • Après deux trains, un téléphérique et un bus, me voilà arrivée ! Le lieu est de plus en plus touristique, mais la foule se disperse ensuite au cœur de la petite ville de Koyasan.

Un bus peut vous amener à la porte Daimon, qui marque l'entrée du territoire sacré de Koyasan.

Visite d'Okunoin et mausolé de Kobo Daishi

Ce célèbre lieu s'étend sur plus de 2 km et ne compte pas moins de 200 000 stèles. Des moines et des seigneurs féodaux reposent ici, créant une ambiance unique, presque mystique.

En suivant les sentiers, je me retire vers des zones plus reculées, où la nature a repris possession des lieux, entre torii et édifices en pierre multi-centenaires.

Plus loin, j'arrive à la salle des offrandes de Gokusho, où sont alignés des statues dédiées à Jizo, bodhisattva populaire veillant sur les enfants, les voyageurs et les âmes des défunts. Les visiteurs et pèlerins peuvent y effectuent des offrandes et y verser de l'eau sur les statues, pour de prier pour les membres de leur famille disparus.

Visite de Danjo Garan

Avant de passer la nuit au temple, je décide de m'arrêter au Danjo Garan, site incontournable de Koyasan.

Kobo Daishi a érigé ce vaste complexe de temples, composé d'une vingtaine de bâtiments. La pagode du Konpon Daito est l'édifice le plus emblématique de Danjo Garan, positionnée au centre pour refléter un gigantesque mandala naturel en forme de lotus, formé par les huit montagnes environnantes de Koyasan.

Cette pagode, sur deux étages, a nécessité plus de 70 ans pour être achevée. Les constructions en bois sont hélas fréquemment exposées aux incendies au Japon, et Koyasan, a été détruit cinq fois par le feu mais a toujours été reconstruit. La structure actuelle remonte à 1937.  Avec moins de touristes présents, on peut la quiétude du lieu.

Nuit au temple

J'ai pu passé la nuit non pas dans un ryokan (auberge traditionnelle japonaise) mais au sein d'un véritable temple, entretenu par les moines boudhistes, qui ouvrent leur portes aux touristes, en nombre raisonnable.

Certains moines parlent un très bon anglais, ce qui simplifie un peu l'expérience !

J'ai séjourné au Yochi-in, dans une chambre traditionnelle japonaise (avec toutefois des commodités modernes telles que le wifi et le chauffage). La chambre offre une vue sur le jardin intérieur, typiquement japonais.

Vers 16h, on vous propose du thé et une collation avant qu'un moine ne vous guide à travers le temple, partageant les règles à respecter. Avant le diner il est possible de profiter des bains avant d'enfiler votre Yukata pour la soirée.

À 17h30, le dîner est servi, un repas végétalien bouddhiste. Vous pourrez y découvrir la cuisine bouddhiste traditionnelle : la shojin ryori.

Après le dîner, j'ai décidé de me promener de nuit à Koyasan, donnant au complexe une atmosphère solennelle et mystique. Certains temples proposent également des visites guidées nocturnes du complexe, ainsi que des visites du cimetière d'Okunoin la nuit. D'autres offrent également des sessions d'écriture de sutra ou de méditation.

Mais il est raisonnable de ne pas veiller trop tard, car le lendemain matin le temple vous propose une dernière immersion dans la vie religieuse du temple : assister à l’office religieux du matin.

A 21h donc, extinction des feux ! Dormir au sol dans ses futons n'est finalement pas si dur que ça, c'est finalement plus moelleux qu'il n'y parait.

Photos: Koyasan Shukubo Yochiin

Réveil aux aurores à 5H30 pour assister à une véritable cérémonie bouddhiste, un expérience mémorable. Nous étions un petit groupe à assister à la récitation des sutras par les moines, au son des cloches et des hacis (~cymbales japonaise), sous la lumière des lanternes éclairant les statues de Buddha. Ces derniers nous ont ensuite inviter à réciter en cœur différents mantras et prier tour à tour. A la fin de cette cérémonie nous avons la chance d'avoir une présentation du Shingon Buddhism, Kobo Dashi ainsi que plus d'informations sur le lieu dans dans lequel nous nous trouvons.

Après cette cérémonie revitalisante, il était l'heure du petit déjeuner, issu également de la cuisine bouddhiste. Durant cette pause matinale, les moines se sont retirés en silence et c'est à ce moment là que nos chemins se sont séparés.

Je suis partie plus calme et apaisée, prête à entrer de nouveau en contact avec l'effervescence de ville, ici Osaka. Je recommande à chacun de vivre au moins une fois cette expérience déconnectée, calme, offrant des priorités différentes que celle qui conditionnent notre quotidien.

Pour plus d'informations sur Koyasan, je vous invite à regarder la vidéo d'Ichiban Japon lors de son séjour de Wakayama durant l'Automne

A la prochaine pour de nouvelles aventures japonaises !